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L'industrie du troisième millénaire

  in La Tribune , 10 mars 2001

 

 

 

"Un marché de masse"

Avis d'expert : Thierry Ehrmann, Président d'Artprice.com

Leader mondial des banques de données sur la cotation et les indices du marché de l'art avec plus de 2,5 millions de résultats de ventes couvrant 183.000 artistes du IVe siècle à nos jours en provenance de 2.900 maisons de ventes de par le monde, Artprice.com est certainement le meilleur point d'observation de l'évolution du secteur, car nous ne réalisons aucune transaction.

Ainsi, l'on constate que, contrairement aux années spéculatives d'il y a dix ans, le marché actuel est stable et relativement sain. L'explication tient à ce qu'en 1990, 2,25 % des artistes drainaient 80 % de la masse financière. Aujourd'hui, il y a dilution des signatures et surtout, chaque année, on constate un afflux supplémentaire d'acheteurs. Il y avait moins de 500.000 enchérisseurs dans les années 60, il faut désormais tabler avec plus de 10 millions de consommateurs d'art, un chiffre qui va en se développant, car aujourd'hui les acquéreurs sont plus internationaux, plus informés, plus jeunes. Il s'agit d'un mass market, dont l'évolution peut se comparer au secteur du luxe, avec un comportement similaire, une expansion mondiale et un « ticket d'entrée » proche, 12.000 francs (1.829,5 euros). Une caractéristique qui n'a sans doute pas échappé à Bernard Arnault et François Pinault, très impliqués dans les marchés du luxe et de l'art. La photo est l'activité qui progresse le plus, ainsi que les peintures ancienne et contemporaine, tout comme la sculpture, alors que l'art moderne et surtout l'estampe sont en recul. Grâce à ces nouveaux acheteurs, le marché se dynamise et se renouvelle, car la demande porte aussi sur les jeunes créateurs, jusque-là délaissés. On constate également l'émergence de nouveaux marchés, comme l'Est européen ou l'Asie du Sud-Est. Depuis quelques semaines, le marché de l'art subit le contrecoup des incertitudes de la Bourse. Il est attaqué aux extrêmes, le nombre des invendus supérieurs à 100.000 dollars augmente, et sous la barre des 10.000 dollars, les objets courants se vendent moins facilement.

Jérôme Stern
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